Comment écrire et vendre un roman jeunesse ? (Jérôme Vialleton)

Comment publier un livre pour enfant ?
Comment écrire et vendre un roman jeunesse ? (Jérôme Vialleton)

Comment écrire et vendre un roman jeunesse ?

Olà Fourmiz !

 

Oui, je sais, je ne suis pas Ethan, mais ma mamie me disait toujours qu’« À Rome, on fait comme les Romains ». Donc… 

C’est moi qui vais, cette semaine, vous parler écriture et d’auto-édition pour permettre à Ethan de se consacrer à son roman.

Mais d’abord, je me présente :

Je suis Jérôme, blogueur et auteur auto-édité passionné de livres et de storytelling.

Après avoir publié un roman jeunesse : « Charlie et le magicien invisible », j’ai décidé de faire part de mes recherches et de mon expérience sur un blog : www.ecrire-et-etre-lu.com pour aider les auteurs indépendants à écrire leur livre, le publier et trouver des lecteurs.

Puisque ma première expérience de publication porte sur un roman jeunesse, je vais vous parler des étapes spécifiques que j’ai pu relever lors de l’écriture et la promotion d’un livre à destination de nos chères têtes blondes.

Pourquoi spécifiques ?

 

Parce que, si l’écriture d’un roman suit plus ou moins les mêmes étapes quel que soit son lectorat, celle d’un livre pour enfant doit respecter certaines règles à part.

 

(Lisez l’article : les 16 étapes de l’écriture d’un roman)

À quelle tranche d’âge vais-je m’adresser ?

à quel age lire un livre ?

Je commence avec le plus difficile, car il est très délicat d’évaluer l’âge cible de son roman. Pourtant, c’est ce que vous devrez définir avant d’écrire une seule ligne.

 

C’est logique, vous ne pouvez pas demander à un bout de chou de 5 ans de s’intéresser à une dystopie avec zombies sanguinolents et vous aurez du mal à vendre « Les aventures de Chou-chou le train » à un ado de 14 ans (c’est un exemple un peu caricatural, mais vous comprenez l’idée).

 

De cette décision va découler la façon dont vous allez aborder des éléments fondamentaux de votre roman : le sujet, la longueur, le style et la complexité de l’intrigue.

De 5 à 7 ans

Votre livre sera une première expérience de lecture pour bambin. Vous voudrez donc vous orienter vers un livre comprenant beaucoup d’illustrations.

À ce stade, ce sont plus les images que les mots qui vont raconter l’histoire. Il est donc nécessaire de ne pas dépasser les 500 mots et de se cantonner aux phrases courtes.

Aucune description n’est nécessaire, bien sûr. Une image vaut mille mots.

De 6 à 10 ans

C’est un âge intermédiaire pendant lequel l’enfant abandonne les livres d’images sans pour autant être capable de suivre de longs paragraphes. Il vaut donc mieux composer en gardant des illustrations, des phrases courtes et un vocabulaire simple, mais en augmentant la longueur du texte jusqu’à 5 000 mots maximum.

De 8 à 12 ans

C’est la tranche d’âge que j’ai choisi pour « Charlie et le magicien invisible », car c’est le début de l’indépendance en termes de lecture. Les enfants commencent à s’intéresser à des histoires possédant une intrigue plus complexe. Ils peuvent se passer des illustrations (même s’ils les apprécient toujours) et peuvent avaler des livres de 50 000 mots.

 

En ce qui concerne les sujets abordés, les enfants de l’école primaire sont encore très égocentriques. Il est donc nécessaire de tourner autour de ce qu’ils connaissent ou de ce à quoi ils peuvent s’identifier. Bien sûr, leur imagination est sans borne et l’auteur peut se permettre toutes les fantaisies, mais un lien avec la vie quotidienne est à mon avis nécessaire si vous ne voulez pas perdre votre lecteur.

 

Enfin, concernant l’intrigue, la vision du monde d’un enfant est encore très manichéenne : du noir et du blanc. Des gentils et des méchants. Le gris et la nuance viendront plus tard.

De 12 ans et plus

C’est la dernière marche avant les livres pour adulte. Les ouvrages pourront comprendre entre 50 000 et 100 000 mots et traiter de sujets plus matures. Ils sont à la recherche d’une réelle évasion loin de leur quotidien et on peut se permettre de s’éloigner de leurs préoccupations quotidiennes.

Écrire pour des enfants

Comment écrire une histoire pour enfant ? Histoire du soir

Écrire pour les enfants ne veut pas pour autant dire passer plus rapidement sur les éléments essentiels qui font un bon roman. Les enfants sont même souvent des lecteurs exigeants qui n’hésitent pas à faire savoir quand quelque chose leur déplaît. Ne croyez donc pas que ce sera plus facile que de s’adresser à des adultes.

Les personnages

La construction d’un personnage de livre pour enfant n’est pas si différente de celle pour adulte. Les personnages doivent être remarquables et fascinants. Le souci d’identification du jeune lecteur au héros ne doit pas passer avant l’intérêt pour l’histoire et les personnages.

 

Le récit d’un petit garçon normal habitant dans une ville non identifiée et vivant une journée normale sera juste ennuyeux. Les enfants sont totalement capables de transposer les événements d’un personnage extraordinaire à leur propre situation. Il suffit parfois de donner un caractère remarquable au personnage (un robot, un chien qui parle, etc.) pour rendre un récit intéressant. Après tout, Pinocchio est un pantin de bois qui aspire à grandir, non ?

 

(Lisez l’article : Les 10 composants d’un personnage de roman)

 

Le plus important est sans aucun doute de ne pas oublier pour qui vous écrivez. Les enfants veulent être au centre de l’histoire que vous leur racontez. Ils s’attendent à ce qu’un enfant mène l’action, prenne les décisions, résolve le problème et fasse ses propres choix. Il est donc essentiel que les personnages « enfants » soient au centre de l’histoire et évoluent tout au long du récit, car les jeunes lecteurs, plus que tout autres, souhaitent changer et surtout grandir.

 

Fort de ce dernier constat, il est d’ailleurs préférable que les personnages mis en scène soient légèrement plus âgés que les lecteurs ciblés. Un personnage de 8 ans attirera plus naturellement un lectorat de 6/7 ans, un personnage de 12 ans intéressera les lecteurs de 9/10 ans, etc.

 

Il s’agit là d’une erreur que j’ai commise lors de l’écriture de mon propre roman. Mon héros, Charlie, est trop jeune par rapport aux lecteurs ciblés. Ce n’est pas rédhibitoire, bien sûr, mais autant le savoir. ;)

Le thème

Beaucoup d’auteurs croient qu’un livre pour enfant n’a pas besoin de thème. C’est, à mon sens, la plus grave erreur que l’on puisse faire, car le thème doit tout simplement être LA raison pour laquelle vous voulez écrire un livre pour enfant.

 

La question à se poser avant de préparer son histoire est « Qu’est-ce que je veux qu’un enfant apprenne en lisant mon livre ? » Les auteurs ont ici une responsabilité qui ne doit pas être négligée. Vos livres doivent apporter de la valeur à vos lecteurs. C’est encore plus vrai pour les livres jeunesse.

 

Cette étape est d’autant plus « simple » que la plupart des thèmes sont abordables à la condition qu’ils soient transposés dans le bon contexte. Le thème de la trahison peut être abordé, mais on préférera la traîtrise du meilleur ami à celle du mari volage : D

 

N’assumez pas que les enfants seront trop jeunes pour comprendre de quoi vous parlez. Il suffit pour cela de parler des choses simplement, mais pas de façon « simpliste ». Les enfants comprennent souvent plus que ce que nous pensons et s’offusquent moins facilement que leurs aînés. Souvenez-vous que, lorsqu’il faut expliquer comment on fait les bébés, c’est souvent le parent qui est le plus gêné. ;)

Le style

S’il y a un élément sur lequel il est possible de se détendre, c’est celui-ci. Comme l’a déclaré l’auteur jeunesse Erin Bowman : « Je ne pense pas qu’il y ait un style précis à adopter en fonction d’un certain âge. »

 

Je suis d’accord avec elle. Il vaut mieux se concentrer sur le thème et le contexte que sur le style, en particulier au moment du premier jet, et ne pas trop se laisser aller sur le vocabulaire.

 

Ce dernier point est le plus grand danger quand un adulte écrit pour les enfants. En tant qu’auteur et (le plus souvent) lecteur assidu, notre connaissance du langage dépasse de loin celle de nos jeunes lecteurs en quantité et en complexité. Il faut donc refréner nos ardeurs et nos envies de faire de longues phrases fourmillantes d’épithètes et de points-virgules. Si vous voulez faire des arabesques, la littérature jeunesse n’est pas faite pour vous.

 

Écrivez donc les choses simplement en utilisant des mots simples, et soyez consistant dans le niveau de vocabulaire que vous utilisez. Le meilleur moyen d’être sûr de vous est de tester votre livre auprès d’enfants dans la bonne tranche d’âge. N’hésitez pas à leur demander s’ils ont tout compris et si certains mots les ont dérangés.

 

Les enfants sont ab-so-lu-ment ravis d’être des bêta-lecteurs et de donner leur avis (et il n’est pas rare que vos premiers lecteurs deviennent vos plus grands fans). Il faut tout de même les accompagner un peu si on souhaite que leur retour ait un intérêt technique.

 

(Lisez l’article : Comment trouver des bêta-lecteurs)

Promouvoir un livre jeunesse

Attention aux mentions légals pour les livres destinés à la jeunesse.

La chose à retenir quand vous écrivez un roman jeunesse, c’est « N’oubliez pas que vous écrivez pour des enfants ».

 

La chose à retenir quand vous faites la promotion de votre roman jeunesse, c’est « N’oubliez pas que vous le vendez aux parents. »

 

C’est le petit Kevin qui va lire votre livre, mais ce sont maman et papa qui connaissent le code de la carte bleue. Ce sont donc eux qu’il faut convaincre, eux que vous devez persuader. Vous devez satisfaire les besoins de l’enfant et vous devez séduire les parents, oncles, tantes et grands-parents.

 

(Lisez l’article : Comment cibler ses lecteurs)

 

Dans ce cas de figure, les parents ont un seul objectif : trouver un livre que le petit va adorer. Et si le livre en question lui apprend quelque chose, c’est double jackpot !

 

En dehors des traditionnelles méthodes pour faire la promotion de son livre, en voici trois qui sont particulièrement efficaces (et peu coûteuse) pour un livre jeunesse.

Communiquer sur les groupes Facebook

Je sais, dire cela aujourd’hui peut passer pour un truisme, mais je préfère enfoncer une porte ouverte plutôt que de passer à côté d’un point essentiel.

 

Aujourd’hui, la plupart des parents de jeunes enfants sont eux-mêmes des enfants du millénaire. Cela signifie qu’ils ont grandi avec internet et qu’ils sont tous accroc à leur téléphone, aux réseaux sociaux en général et aux groupes Facebook en particulier.

 

Il existe des groupes Facebook sur absolument tous les sujets : les pompiers, les bonbons, les posters, la magie, les trains, le curling, etc., etc., etc. Nommez n’importe quel sujet et vous trouverez un groupe FB qui regroupe des centaines, voire des milliers, de personnes intéressées.

 

Si votre roman jeunesse raconte l’histoire d’un camion de pompier, pensez-vous qu’une publication sur un groupe traitant de pompier pourrait attirer l’œil de parents membres de ce groupe ?

 

C’est très probable.

Être présent dans les bibliothèques

Les enfants ont souvent un appétit d’ogre. Que cet appétit porte sur les bonbons, les jouets ou les livres, ils ont tendance à les consommer plus vite que les parents ne peuvent les acheter. C’est pourquoi la plupart possèdent une carte de bibliothèque. Ils peuvent ainsi satisfaire leur satiété sans casser le PEL de maman et papa.

 

Si votre livre est disponible dans une bibliothèque (ou une médiathèque), vous vous assurez d’être découvert par de nouveaux lecteurs. Les enfants sont des jusqu’au-boutistes. S’ils aiment le livre d’un auteur, ils voudront lire tout ce qu’il a écrit d’autre.

 

Si vous arrivez, en plus, à organiser une séance de lecture et de dédicace en personne auprès d’un public d’enfants, vous vous garantissez la création d’un fan-club qui vous suivra à chaque publication.

S’intégrer dans le programme scolaire

En dehors de maman et papa, quelle personne a le plus d’influence sur nos enfants sinon la maîtresse d’école ? Les enfants du primaire boivent ses paroles et ne jurent que par elle (ou lui).

 

Bien sûr, je ne vous parle pas ici d’être mis au programme du ministère de l’Éducation nationale (quoique vous pouvez toujours tenter le coup), mais simplement de celui de l’école de votre quartier (ou de votre village). Le corps enseignant est toujours preneur d’expériences nouvelles à proposer aux enfants à la condition qu’elles aient une valeur pédagogique.

 

Cette valeur peut être orientée vers le contenu du livre (et donc le thème qui est abordé) ou sur la façon dont on écrit un livre, le partage de votre expérience d’auteur, l’organisation d’un petit exercice d’écriture créative avec les enfants, etc.

 

La question importante à se poser est, comme toujours, de savoir ce que vous pourrez apporter aux enfants et je vous garantis qu’une séance d’écriture en classe d’école primaire est une expérience que vous n’oublierez jamais : D

 

Ce sera le mot de la fin. 

 

Je tiens à remercier Ethan de m’avoir donné la parole sur son blog. J’espère que cet article vous a plu et que vous avez appris des choses intéressantes.

 

Si c’est le cas, venez me rendre visite sur mon site https://ecrire-et-etre-lu.com. Vous pourrez vous abonner et télécharger gratuitement les trois eBooks à disposition :

 

« Les 5 obligations légales et fiscales d’un auteur indépendant ».

« Un plan marketing pour auteur — Toutes les étapes pour vendre votre livre »

« Un modèle de worldbuilding » pour vous aider à construire le monde imaginaire de votre prochain roman.

 

Merci de m’avoir lu et à très bientôt, ;)


Merci beaucoup Jérôme pour cet article intéressant !

 

N’oublie pas de faire un tour sur son blog !

 

N’hésite pas aussi à visiter sa chaîne YT il publie de courtes vidéos funs et instructives : https://www.youtube.com/channel/UC2Pa2t7VA3SlMDFzSfR01aw

 

À demain,

Ethan

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À demain,

Ethan